Elany, une chargée de concertation créative et rassembleuse

Dans son rôle de chargée de concertation à la CDC Centre-Sud, Elany relie les parties prenantes du quartier autour de projets collectifs qui contribuent à la qualité de vie et à la vitalité du Centre-Sud. Découvrez concrètement le quotidien d’une chargée de concertation à travers une entrevue simple et authentique, où Elany parle de son travail, de ses plus beaux souvenirs… et de ses endroits préférés dans le quartier.
  • Ce mois-ci, le Chantier Culture se rencontre. Qu’est-ce que cela veut dire pour toi? Quel est ton rôle, comment le prépares-tu?

J’aime prendre le temps de bien préparer les rencontres pour les rendre utiles, efficaces et agréables. C’est aussi le moment de préparer toute la logistique autour et identifier les sujets ou thèmes dont les partenaires du quartier aimeraient discuter.

Mon rôle, c’est de trouver le bon équilibre entre leurs besoins et les moments de vie du Plan de quartier Centre-Sud. Par exemple, si plusieurs organismes veulent discuter de culture et d’inclusion, je veille à ce que ce sujet trouve sa place dans les moments-clés du Plan de quartier, comme la Journée de quartier ou les Interchantiers

Je prépare mes rencontres avec sérieux pour que tout soit bien organisé, mais aussi avec assez de flexibilité pour accueillir les imprévus et créer des moments de partage, où on peut rire ensemble et mieux se connaître. Concrètement, c’est préparer les documents nécessaires à la rencontre, prévoir une animation adaptée et fournir en amont les éléments nécessaires aux personnes pour qu’elles arrivent informées adéquatement pour la rencontre.

  • Le jour J de la rencontre de chantier, concrètement, qu’est-ce que tu fais?

Tout d’abord, je commence par créer un espace agréable et surtout du café, l’indispensable de nos rencontres!

Une fois les partenaires arrivés, la rencontre commence et c’est à ce moment-là que mon rôle commence : faciliter la discussion ou l’atelier, garder un œil sur le temps, relancer les échanges si besoin et prendre des notes.

Mon truc, c’est de commencer par un moment informel, comme un petit brise-glace ou un jeu, pour mettre tout le monde à l’aise. Et je veille à toujours terminer à l’heure, avec un rappel des prochaines étapes : les rencontres à venir, les dates importantes et les infos à transmettre au comité de pilotage, aux autres chantiers ou au quartier.

Quand je prépare une rencontre, j’aime soigner les détails : apporter les biscuits préférés des partenaires, prévoir un petit brise-glace sympathique ou simplement les accueillir toujours avec un sourire chaleureux. Ces petites attentions contribuent à créer une ambiance agréable et propice au travail collectif.

  • Et les autres journées, ça ressemble à quoi? Entre l’ordi, les rencontres, les suivis… peux-tu nous donner un exemple d’une « journée type » pas type?

Quand c’est possible, je commence ma journée en lisant mes courriels et quelques infolettres (j’en reçois plus d’une vingtaine!), ce qui me permet de garder un œil sur l’actualité liée à mes dossiers. Ensuite, mes journées sont souvent rythmées par des rencontres avec des partenaires ou avec mes collègues. Car à la CDC et à la TDS Centre-Sud, la plupart des dossiers se travaillent à plusieurs (duo ou trio). Ce qui veut dire que plusieurs blocs par semaine sont dédiés aux séances de travail en équipe!

Un aspect moins connu de notre travail de concertation, ce sont les efforts que l’on fait pour être une organisation apprenante. Cela signifie transférer mes connaissances à l’équipe sur certains sujets au travers de moments dédiés.

J’essaie aussi de garder au moins une journée par semaine en télétravail. C’est mon “bloc de concentration”, avec peu ou pas de réunions, pour avancer sur la planification, préparer des rencontres ou faire le suivi de mes dossiers.

  • Quand tu dois parler de ton travail à un souper, comment tu expliques ce que tu fais?

Quand on me demande ce que je fais, je dis souvent que je suis un peu « matchmaker » et un peu les « Nations unies », mais à l’échelle d’un quartier 😊.

Mon rôle, c’est de mettre en lien des organismes qui ont des priorités semblables ou complémentaires, pour qu’ils unissent leurs forces. C’est aussi de créer des conditions pour que des gens qui n’ont pas toujours les mêmes priorités ou points de vue (organismes, institutions, population du quartier) puissent trouver un terrain commun.

Au fond, ce qui nous rassemble, c’est l’envie de contribuer ensemble au développement social de notre communauté.

  • Quel est le moment le plus satisfaisant dans ton travail de concertation?

Il y a beaucoup de beaux moments dans mon travail. Voir la satisfaction de nos partenaires après avoir participé à une rencontre en fait partie. J’aime aussi quand, ensemble, on réussit à débloquer un enjeu compliqué ou à prendre une décision collective où tout le monde se reconnaît.

  • Et le plus difficile?

Le plus difficile, c’est de jongler avec mes différents rôles selon les contextes. Parfois, je peux être en mode soutien aux organismes membres de la CDC Centre-Sud, et d’autres fois en mode coordination d’un chantier ou d’un projet de la TDS Centre-Sud. Ça arrive même que la CDC Centre-Sud soit fiduciaire ou même agisse comme bailleur de fonds d’un projet collectif… des postures différentes avec les mêmes partenaires! Ça peut créer un peu de confusion sur nos rôles et amener des situations délicates.

Pour y faire face, j’essaie d’aborder les choses avec ouverture et transparence, en misant sur une communication claire et honnête. Finalement, peu importe la posture que je prends, ce qui compte, c’est qu’on travaille ensemble pour améliorer les conditions de vie des gens du Centre-Sud.

  • Qu’est-ce qui t’a attirée dans ce poste en particulier, et qu’est-ce qui te motive à continuer aujourd’hui?

Ce qui m’a attirée dans ce poste, c’est la possibilité de m’engager dans un travail qui fait sens avec mes valeurs. J’aime l’idée de semer des graines de collaboration et de créer des liens entre les gens, parce que je crois que lorsque les communautés se rapprochent, elles peuvent vraiment transformer positivement la société.

J’aime collaborer avec une multitude de partenaires, entourée d’une équipe à la fois professionnelle et incroyablement créative. Je suis en poste depuis deux ans, mais j’œuvre dans le quartier depuis plus de dix ans : je le connais bien et je m’y sens très attachée. C’est un quartier aguerri, mobilisé et artistique. En plein centre-ville, un quartier populaire qui tient debout avec fierté, ténacité et surtout avec solidarité.