POURQUOI ET COMMENT UTILISER UN LANGAGE INCLUSIF

Em Steinkalik, intervenant‧e de milieu au PIaMP, a partagé aux intervenant·e·s participant·e·s à la communauté de pratique “ mieux lutter contre l’exclusion sociale “ une introduction sur le langage inclusif ainsi que des outils pour l’utiliser au quotidien. Cet article vous permettra de mieux comprendre les enjeux autour de l’importance d’utiliser un langage inclusif. Vous trouverez également des conseils à appliquer au quotidien pour faciliter l’adoption d’une grammaire non-sexiste et inclusive, mais aussi dans nos conversations.

Pourquoi utiliser un langage inclusif?

La langue française n’est pas neutre. Par plusieurs éléments, la langue française véhicule les valeurs de groupes sociaux dominants, majoritairement celles des hommes blancs, cisgenres, hétérosexuels ; vision imposée sur le reste de la population. Les objectifs d’utiliser un langage inclusif sont ainsi de : 

  • Mettre fin à l’invisibilisation des femmes et des minorités de genre dans une langue où le genre mixte et neutre est le masculin;
  • Permettre une meilleure visibilité des femmes – visibilité pouvant participer à réduire les stéréotypes de genre; 
  • Inclure les femmes et les personnes trans et non-binaires afin qu’iels se sentent concernées;
  • Améliorer les représentations véhiculées par la langue. 

“Une langue est dite vivante parce qu’elle évolue. Si l’on craint souvent les réformes orthographiques et syntaxiques, perçues comme une atteinte à la qualité de la langue, l’on ne saurait oublier que toute évolution linguistique tend vers la simplification, et ce depuis toujours – nous ne parlerions pas français si ce n’était pas le cas. Sans compter que la contamination d’une langue par d’autres est une richesse faisant également partie – ayant toujours fait partie – de cette vivacité linguistique.” Alexia Damois

Les pronoms personnels, qu’est-ce que c’est?

Les pronoms personnels permettent de désigner des personnes (y compris soi-même) sans les appeler par leur nom ou de remplacer un nom ou un groupe nominal déjà mentionné auparavant. Par exemple, il y a ceux qu’on connaît déjà, comme il, elle, nous et vous, mais il en existe également d’autres qui sont appelés les néos-pronoms. Les pronoms comme iel, ille, yel, etc s’utilisent de la même façon que ceux que les autres pronoms, on demandera cependant aux personnes quels types d’accords iels utilisent. Par exemple : Iel aime beaucoup acheter des vêtements. Iel trouve que ça lui permet de se sentir beau.  

Pour en apprendre davantage sur les différents pronoms et leurs utilisations, vous pouvez utiliser le guide de “Grammaire neutre et inclusive” de l’organisme Divergenres. 

Conseils à appliquer au quotidien 

  • Ne pas assumer le genre ou les pronoms d’une personne. Je peux parler en utilisant des termes neutres et sans genrer quelqu’un·e jusqu’à ce que j’ai les informations nécessaires pour le faire correctement; 
  • Je peux donner mes propres pronoms et demander ceux d’une personne si nous nous trouvons dans un espace sécuritaire. En demandant les pronoms de quelqu’un·e, je m’engage à les respecter et à les utiliser correctement;
  • Si je mégenre quelqu’un.e, je peux remercier la personne si elle me reprend, me corriger et continuer. J’évite toujours de pleurer, de m’excuser trop intensément ou de demander la pitié et la charge mentale de la personne mégenrée.
  • On peut normaliser le fait de donner ses pronoms en les notant dans sa signature de mail ou encore sur nos réseaux sociaux;
  • Si une personne qu’on connaît n’est pas out ou souhaite la discrétion, on peut lui demander comment s’adresser à elle lorsqu’on la croise (prénom, pronoms) et comment agir si elle est avec ses proches. 

Comment enrichir mon vocabulaire de mots épicènes ?

Vous pouvez trouver des listes sur internet. Comme celle du manuel d’écriture inclusive de l’UQAM qui reprend plusieurs tableaux de mots utilisés quotidiennement. https://chairedspg.uqam.ca/publication/manuel-decriture-inclusive/

Si vous désirez avoir plus d’informations et d’outils, contactez Em par courriel à emsteinkalik@gmail.com. Ensemble, vous pourrez choisir une date de formation et connaître les coûts. 

À propos de la communauté de pratique : mieux lutter contre l’exclusion

Animé.e.s par un mieux vivre ensemble et une plus grande inclusion dans le Centre-Sud, près de 200 intervenant·e·s de tous secteurs confondus de 80 organisations du quartier se retrouvent dans la Communauté de pratique “ Mieux lutter contre l’exclusion sociale “. En s’enrichissant mutuellement et en apprenant à se connaître, les intervenant·e·s bonifient leurs interventions, leur connaissance des ressources du quartier ainsi que leurs collaborations avec d’autres organismes.

En savoir plus et y participer

Article écrit en collaboration avec Valérie Duchatel d’INCA

À propos du Piamp

Depuis plus de 35 ans, le Piamp (Projet d’intervention auprès des mineur·es prostitué·es) a pour mandat d’écouter, de supporter et d’accompagner dans leurs démarches toute personne âgée de 12 à 25 ans qui échange ou est susceptible d’échanger des services sexuels contre toute forme de rémunération. Nos services s’adressent non seulement aux jeunes, mais aussi à leurs proches et aux professionnel·les qui souhaitent obtenir du support dans leurs interventions.

Si vous désirez avoir plus d’informations et d’outils sur pourquoi et comment utiliser un langage inclusif, vous pouvez contacter Em par courriel à emsteinkalik@gmail.com pour choisir une date de formation et connaître les coûts. Si vous désirez avoir de l’information par rapport au Piamp, vous pouvez écrire à son adresse em@piamp.net.